COCO MONTOYA: Songs from The Road (2014)

Le Californien, qui a appris le blues avec Albert Collins et qui a passé dix ans au sein des Bluesbreakers de John Mayall, sort un album live. C’est une bonne nouvelle car on apprécie généralement mieux les guitaristes de talent en concert. Coco Montoya a opté pour la formule basse/batterie/claviers. Les musiciens assurent un maximum et la voix de Coco a quelquefois des intonations à la Doug Gray. Le show, enregistré à Seattle, est excellent et n’engendre à aucun moment la monotonie mais certains titres méritent particulièrement le détour.

Le blues/swing « I Got A Mind To Travel » balance bien et la gratte évoque le fantôme de Stevie Ray Vaughan. « Too Much Water », une ballade blues/pop, nous touche au cœur avec sa guitare magique, ses accords bien choisis et son solo qui donne des frissons.

«The One Who Really Loves You» est à tomber. On pourrait rapprocher ce titre de la « Southern soul ». Le solo nous montre tout le talent et la musicalité de Coco Montoya. Vers la fin, il fait littéralement gémir sa guitare et égrène quelques plans de « violoning » applaudis par le public. Un grand moment ! Huit minutes de beauté et d’émotion.

Le guitariste reprend aussi « Love Jail », extrait de son premier album, et aligne tous les plans du Chicago blues. Une mention particulière pour « I Wish I Could Be That Strong » avec sa pointe de Motown et son solo à la Jeff Healey.

Un clin d’œil au Texas avec « Fannie Mae » et sa guitare qui ferait un malheur dans les bars d’Austin. Le solo « killer » s’étale sur trois couplets dans le plus pur style texan. Sur « I Need Your Love In My Life », un titre soul rythmé, la guitare de Coco Montoya envoie un solo hyper mélodieux avec tous les accents du blues, du rock et du Sud. Incroyable !

L’émotion est au rendez-vous avec « Good Days, Bad Days », une splendide ballade de quinze minutes avec une guitare inspirée, un superbe solo de basse et un véritable festival guitaristique à la fin. J’ai même cru apercevoir l’ombre de Gary Moore.

C’est reparti pour dix minutes avec « I Want It All Back », un titre mélodique au refrain accrocheur (un peu dans le style de « This Time I Believe » du Marshall Tucker Band), orné d’un solo de toute beauté qui fait vibrer l’épine dorsale. Sur la fin, Coco Montoya en profite pour présenter ses musiciens. A noter également, « I Won’t Beg » (de la soul rythmée avec un solo bien balancé), et « You’d Think I’d Know Better By Now » (un slow fifties avec une slide mélodique).

Voilà donc un album à posséder absolument et à ranger entre le premier Jeff Healey et le live de Larry Miller. La guitare au plus haut niveau !

Olivier Aubry